Jet-lag culturel et petites galères.
[Parenthèse hypocondriaque] Un jour j'ai vu un reportage sur des japonais qui venaient en France (touristes ou étudiants) et tombaient malade, étaient victimes de bouffées délirantes et de malaises parce qu'ils ne supportaient pas les différences culturelles et l'insécurité en France. Sorte de jet-lag culturel entrainant un gros stress. [Fin de la parenthèse hypocondriaque]
Bon. C'est peut-être pas à ce point, mais disons qu'en une semaine et demie, j'ai un peu déchanté dans ma nouvelle ville. J'enchaine les petits soucis de déménagement et l'adaptation est un peu difficile. Genre, j'arrive de la Capitale quoi. Genre je me suis habituée à tout avoir sous là main et aux horaires tardifs.
Je n'ai toujours pas le permis, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de sortir 1500 euros d'un chapeau, et de toute façon je ne porte pas de chapeau. Mais j'ai une assurance habitation, depuis hier, vous voyez qu'on progresse !
Alors je suis, depuis toujours, même quand j'habitais près de Mini-Ville-En-Provence (le pont, le palais, le théâtre, tout ça) et qu'il n'y avait deux cars par jour, une inconditionnelle des transports en commun. Train, bus, RER, métro, tram. A moi toute seule, je connais plus de réseaux de transports que Google Map.
Alors ici, ben, j'ai acheté un abonnement de bus.
Premier jour, dimanche soir. Mon abonnement de bus est tout neuf, tout brillant, et mon nom est joliment écrit en Comic Sans Bold dessus (je ne déconne pas, je vous jure...), je décide de l'étrenner ce soir-là. J'habite à 20 minutes à pieds de la gare. Mais ce soir là, j'ai une grosse valise qui pèse lourd.
Il est 20h20, pas un chat, pas un bus orange à l'horizon (ça c'est pour toi, Korgon, tu vas trouver). Bon ben pas de bus le dimanche soir. Un coup d'oeil sur le dépliant des horaires. Ah, pas de bus du tout le dimanche, en fait. Okay... On ira à pieds alors...
Mercredi dernier, 7h20, j'attends sagement à l'arrêt, bien à l'avance, le bus pour aller travailler. Je me lève du banc quand il approche. Le bus passe devant moi, ne ralentit même pas, je lève le bras pour faire signe, le chauffeur me regarde et s'en va.
QUOI ? Mais je... ??? POURQUOI ?
- Mais madame, il faut s'avancer hein, sinon il s'arrête pas !
- Mais j'ai fait signe et tout !
- Ah mais non, faut aller jusque là (elle me désigne la route, à au moins 5/6 mètres devant l'arrêt) sinon il s'arrête pas...
Okay... Donc je suis dans une ville où si tu n'es pas SUR la route à faire de grands signes désespérés, le bus ne s'arrête pas...
Evidemment, il y a deux bus par heure, je ne vous fais pas un dessin, le prochain passe à 8h50. En retard pour mon premier jour, OH YAY.
Bon en fait même pas, parce que j'oublie qu'on est plus à la Capitale et qu'un bus met 5 minutes pour aller jusqu'au collège. J'AVOUE, ça c'est plaisant. Non j'aurais pas pu y aller à pieds, je suis une feignasse, voyez. Puis c'est tout en pente ici... (Korgon...) Genre en pente qui monte.
Deuxième dimanche, 20h20 la gare, pas de bus, vous avez suivi. Rentre chez moi à pieds, tout ça, tout ça. Puis je prends ma douche, puis je glandouille un peu, puis il est 21h30. Et j'ai faim. Et j'ai pas fait les courses avant le week-end, et j'ai rien. Si des céréales, mais ça me dit bof.
Google est mon ami, je tape tout ce qui me passe par la tête sushis, chinois, pizzas. Tout ce qui pourrait m'être amené sur le pas de la porte sans que j'ai à bouger de chez moi.
Google est mon ami me trouve l'adresse d'une grand chaîne de pizzeria. Celle où y a boîte dans le nom. En bonne phobique du téléphone, je cherche à passer commande sur internet. Comme je fais chez moi à Petite-Ville-de-Province. Même si le magasin est à deux pas. Feignasse je vous dis... Et non, ça ne veut pas, appelez le numéro machin-chose.
D'acc. Répondeur. « Bonjour et bienvenue chez la chaine de magasins de pizzas où y a le mot boite dedans, vous pouvez passer commande tous les jours blablablabla […] et le dimanche jusqu'à 21h30 »
ET MERDE.
J'ai un peu trop pris l'habitude de commander de la bouffe tard le soir. Et le dimanche. Et le dimanche tard le soir. A Petite-Ville il y a même un truc qui te livre de la junk food et de la glace Ben & Jerry's jusqu'à deux heures du mat'. Idéal pour les soirs de grosse flemme, de rentrage tard, de cuite ou de déprime.
Ici, nan. MacDo ? Suis pas fan, mais là j'ai la dalle. Google est mon ami... Seul MacDo est loin, en dehors de la ville, et bien sûr IL N Y A PAS DE BUS. Resto ? Y a bien une pizzeria pas loin.. J'enfile une robe, une paire de ballerines (qui ne servent qu'à ça, à sortir à l'arrache, je ne mets jamais de ballerines) et let's go.
Vous voulez vraiment que je vous raconte la suite ou vous avez deviné ?
Et comme j'ai pas du tout envie de faire toute la ville à pieds à 22h pour trouver un resto ou un kébab ouvert, ce soir-là je vais dormir sans dîner. Ca m'apprendra à ne pas m'organiser.
Même genre d'anecdote, un soir où j'ai décidé d'aller faire les courses après 19h. Comme je faisais à La Capitale, et à la Capitale Austro-hongroise avant ça. Mais qu'est ce qui m'a pris, bon dieu... EVIDEMMENT la supérette était fermée, EVIDEMMENT l'hypermarché aussi et de toute façon après 19h, devinez quoi... Oui monsieur devant là ? Il fait nuit ? Non ça va même ici, en septembre il fait encore un peu jour. Madame à droite, une idée ? Ouiiii il n'y a PAS DE BUS.
Et la Cité Perdue n'a pas fini de m'embêter :
Je vais name-dropper un peu, une fois n'est pas coutume, mais ce soir
ça m'ennuie de trouver des surnoms ou de faire des devinettes.
J'ai fait déplacer mon abonnement internet Free de La Capitale à la Cité Perdue, chose que je n'aurais pas du faire, parce que ça prend trois plombes et c'est bien plus simple de résilier et d'aller chez le concurrent. Conseil.
Et pour ça il faut leur fournir un numéro de ligne. Et y a pas de numéro de ligne dans mon appart... Alors j'appelle le truc de Free pour qu'ils me la trouvent. A douze mille euros la minute. Au bout du fil, « Jean-Baptiste », charmant hotliner très sympa, ne trouve ni la rue, ni l'appart. C'est presque s'il ne trouvait pas la ville...
Puis renvoi au service commercial, où j'ai, cette fois-ci, « Yasmina » charmante aussi, qui me dit qu'il n'y a pas eu le téléphone depuis longtemps dans mon appart, et qu'il faut qu'on vienne « construire la ligne ». Superbe mot pour dire « raccorder deux fils ». Genre les gens ils ont même pas le téléphone ici ? Enfin, on a coupé la ligne parce qu'elle ne servait plus depuis 6 mois, qu'on m'a dit... Donc demain, j'ai un monsieur ou une madame de chez France Télécom – Orange je sais même plus comment ils s'appellent, qui vient « construire ma ligne ». Yay.
Et pendant ce temps, Yasmina m'a conseillé d'utiliser mes identifiants Free Wifi pour avoir internet quand même, en captant un hotspot Free.
On capte partout des hotspots Free.
Partout.
Sauf ici.
Je capte à deux barres, donc mal, un hotspot SFR et j'ai mendié des identifiants. J'ai une barre de 3G, suffisante pour raconter des conneries sur Twitter, mais pas beaucoup plus.
Je veux de l'internet. Du gros qui va vite. Pitié. Et EN PLUS, parfois le SFR wifi déconne, et je me retrouve plusieurs heures sans internet. Comme ça m'est arrivé tout à l'heure...
Alors, en attendant, je peux regarder la télé. Hahahaha non, c'était une blague !
La télé. Ah. Pas encore ma box Free donc, on va utiliser l'antenne, à l'ancienne. Alors j'ai acheté un beau cable blanc tout neuf. Et puis arrivée à la maison, j'ai branché mon beau cable. Enfin j'ai essayé. J'ai mis le côté mâle dans la télé, et je me retrouve avec un embout femelle. Et la prise dans le mur est un embout... femelle.
Loin de moi l'idée de faire de l'homophobie de prises d'antenne, mais deux embouts femelles, ça ne va pas ensembles. Alors je vais au magasin, chercher un adaptateur pour avoir un embout mâle.
Puis je branche mon adaptateur. Puis j'arrive pas à le rentrer dans le mur...
Je cherche sur Google est mon ami. Hum. Il y a donc deux normes de taille de prises d'antennes. 9,5 mm pour les plus récentes, 9mm pour les anciennes. J'ai un cable en 9,5 et une prise murale en 9. NORMAL. Parce que les gens ils n' avaient pas la télé non plus ici, voyez...
Je fais deux magasins, un à la Cité Perdue, je trouve pas, un à Petite-Ville, je trouve. Et entre temps j'en commande aussi un sur internet, ON NE SAIT JAMAIS. (Bon ça coute moins d'un euro, c'est pas la mort) (Tiens en disant ça, je pense à ça : « Une commande de 50 euros, ça peut finir à la poubelle, y a pas mort d'homme »)
Dimanche soir dernier, il y a trois jours donc, j'ai ramené tous mes embouts, j'ai réussi à bricoler un truc, et j'ai branché ma télé, et après quelques galères de réglage, ça marchait. Oh oui.
Et cet aprem, en pleine rediffusion de Tellement Vrai (ou assimilé) alors que je comatais à moitié endormie sur mon lit, pouf. Pouf comme dans "POUF C'EST TOUT". Plus rien, la télé s'est éteinte. Plus de signal, captait plus les chaînes, rien. J'ai relancé la recherche automatique, puis manuelle de chaine, pas de signal. J'ai changé de câble, d'embout, j'ai rembranché, débranché, éteint, rallumé, retourné, lancé en l'air, tapé avec un marteau et jeté par la fenêtre, et toujours rien.
Ca fait cinq-six heures maintenant. Et rien.
Google est vachement beaucoup mon ami ne m'a pas aidée. Puis de toute façon, c'est tombé en même temps que la panne de SFR Wifi. Et ma 3G à la barre unique était trop lente.
BIEN.
Moi l'accro aux technologies, aux écrans, aux ondes en tout genre, je me retrouve au vert, coupée de tout, plusieurs heures par jour. C'est chelou, je vous jure.
Je capte un peu la radio. Mais au delà de Nostalgie, j'avoue que je n'ai pas bien cherché, par peur de ne plus rien capter. Ptêt France Bleu Pays de la Vache... Et encore...
Allez, allez pas déprimer... J'ai encore des bouquins. (et je ne vous raconte pas le coup de la librairie de la ville où je suis restée plus d'une heure pour trouver une BD et un roman... Y avait rien d'intéressant. Rendez-moi la Fnac, Momie Mangas et WHS Smiths, pitié.)
Et j'ai encore le numéro d'Octobre de Glamour. UNE BONNE SOIREE.