Numéro 3
Numéro 3, c'est le nom que j'aurais pu donner à ce blog. Troisième créé depuis que j'utilise l'internet, depuis plus de 12 ans.
Premier blog, sur une plateforme qui s'appelait U-blog, j'avais 18 ans, j'étais paumée, je sortais de trois années de lycée éprouvantes, pendant lesquelles j'avais tout connu : l'échec scolaire, le travail, l'amour, le sexe, l'amitié, la mort, la trahison, l'humiliation, l'amour à sens unique, la dépression, les tentatives de suicides, celles de mon frère, les miennes, le boulot d'été, le PQR, le meilleurs ami, qui finalement te trahit aussi, le deuxième meilleur ami, avec qui c'est devenu compliqué, la musique, les gothiques, le théâtre... J'en sortait éreintée, éteinte, et avec un besoin insatiable de communiquer.
Le seul moyen que j'avais de le faire à l'époque, c'était sur internet, à travers de nombreux forums, messageries instantanées, e-mails... Mon meilleur ami (celui avec qui ça a été compliqué) habitait loin, je n'avais que peu d'amis au lycée, partis avec le bac et jamais revus par la suite. J'avais besoin d'exprimer mes joies et mes souffrances, de m'afficher au monde, de recueillir quelques commentaires compatissants. Ce blog m'a fait grandir. Un jour je n'ai plus eu envie de le mettre à jour, parce que je n'éprouvais plus le besoin de parler de moi. Ma vie s'était apaisée.
Numéro 2 est apparu un peu plus tard, j'avais 20 ans, j'étais partie passer un an à l'étranger, et j'avais besoin de garder un contact avec mes amis restés en France. Ce blog là avait été créé sur myspace, toujours vivant à l'époque, suite à une grosse crise de mal du pays. Je me sentais isolée, abandonnée et oubliée. Je racontais mes états d'âmes et des anecdotes sur ma vie en colocation à l'étranger. J'avais même fait une réelle introspection à l'époque, textes que je lis toujours lorsque j'ai besoin de me retrouver... J'ai arrêté ce blog lorsque je suis rentrée en France. Charmant petit copain, petit appart, nouvelle indépendance, j'allais bien, je ne voulais plus écrire.
C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que j'écrivais des blogs quand j'allais mal. Ecrire soulage, mais être lu valorise, encourage, pousse à s'exprimer toujours plus.
Je n'écris pas très bien, ni toujours des choses intéressantes, je n'ai pas l'intention de devenir une star de la blogosphère, j'ai juste envie de parler, et qu'on m'écoute, qu'on me réponde.
Numéro 3 est né parce que - vous l'avez compris - je pense en avoir besoin. Je ne sais pas combien de temps il durera, ni à quelle fréquence je l'alimenterai. Numéro 3 comprendra des sujets tristes, des sujets drôles, des choses sur ma petite personne, des choses sur mon boulot de professeuse-dans-un-collège-pourri-de-la-mort, des choses sur ma vie à la capitale, des réflexions qui tourne dans ma petite tête toute la journée, de manière anonyme bien que personnelle, je ne fais pas dans la fiction.
Numéro 3 est né parce qu'il y a urgence. Parce que je si je ne trouve pas un éxutoire, je risque de planter un katana dans le premier venu. Parce qu'avec la tension que j'accumule, tous les jours, au boulot, à la maison, je vais finir par exploser. Et avant d'exploser, je raconte pendant des heures que je vais exploser. Et plutôt que de pourrir les réseaux sociaux, je vais laisser le choix aux gens de venir me lire ou pas.
Kétamine ça sera le blog de mes années galères de jeune prof, de nouvelle adulte et d'ancienne ado. De ces années de transition où je ne trouve pas ma place dans aucun camps. Voilà, ce sera leblog de la transition...
Kétamine ça commence maintenant.