mutations suite (et fin ?)
"Vous êtes hors-barème, on ne peut plus rien pour vous, merci, au revoir."
En gros c'était ça.
Je n'ai pas mis longtemps pour rencontrer quelqu'un ce matin au rectorat. Arrivée à 8h50, j'étais dans le bureau cinq minutes plus tard. J'ai tenu bon, j'ai posé clairement toutes les questions que j'ai voulu. Mais à chaque fois ça s'est soldé par "on ne peut rien". Mes arguments n'y ont rien fait, les barèmes ce sont les barèmes.
Quand j'ai été envoyée à Jurassic Park, j'ai sagement attendu d'avoir des points. Deux ans. Je savais qu'un an serait insuffisant, mais deux ans, ça me paraissait bien, parce que :
- L'année où j'ai passé le concours je suis allée faire un stage d'observation dans un lycée, à cinq minutes de chez moi. La prof avait 25 ou 26 ans, et son parcours m'a fait rêver : Concours plutôt bien classée (comme moi) - Stage dans un petit village du département pas trop loin de Petite-Ville-de-province - Région parisienne pendant UN AN - Retour dans l'académie de Petite-Ville-de-Province avec POSTE FIXE EN LYCEE en plein centre ville de Petite-Ville.
- L'année d'après je faisais mon stage à La Petite Maison dans La Prairie à St-Farfadet. Une de mes covoitureurs était une jeune prof de cubes. Elle venait d'être nouvellement nommée TZR sur une zone un peu éloignée de Petite-Ville, mais avec un poste à l'année dans ce collège. Pas de complément de service, pas de remplacements. Elle aussi n'avait passé qu'un an en région parisienne.
- L'année où je suis partie à Jurassic Park. J'étais la seule ou presque, sur un groupe d'une vingtaine de stagiaires nouvellement titularisés à partir aussi loin. La plupart avait obtenu l'académie de Petite-Ville, ou des académies limitrophes. Ils étaient plus où moins tous mariés/pacsés/avec enfants, et avaient tous plus de 25 ans. J'en avais tout juste 23. L'académie à l'époque "coûtaient" une centaine de points, même moins, et il en fallait aussi très peu (autour de 80) pour rester dans Petite-Ville.
Pour moi avec tous mes points durement accumulés, c'était clair que cette année serait la mienne. Que je rentrerais et obtiendrais un poste de rêve à 10 minutes de chez moi. C'était sans penser aux écarts énormes de barèmes qu'il peut y avoir d'une année sur l'autre. Cette année, il m'en a fallu plus de 300 pour revenir, et être TZR sur une des trois zones englobant la ville coûtaient plus de 500 points.
Mais évidemment, ça on ne peut pas le savoir à l'avance. On ne connait les barèmes qu'à la fin du mouvement.
Pas de situation d'urgence, pas de points, aucune raison de me rapprocher en priorité. Pas de négociation d'affectation provisoire possible.
Au final je me retrouve dans une situation encore PLUS pénible que si j'étais restée un an de plus à Jurassic Park. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver.
En fait j'aurais pu faire tous les voeux possibles et imaginables, je n'aurais pas eu assez pour la zone géographique "très limitée", qu'ils m'ont dit. Point.
Désolée de demander une zone très limitée. Moi je veux être chez moi. C'est tout.
Voilà, depuis ce matin j'ai les idées plus embrouillées que jamais. Je ne vois aucune issue de secours. Je ne sais pas quoi faire. Boyfriend me fait comprendre qu'il ne supportera pas une année de séparation supplémentaire. Et moi je ne vois aucun intérêt à tenir un an de plus, si c'est vraiment TOUTE SEULE. Même plus à Paris où j'ai des amis.
J'aurais jamais du demander une mutation aussi tôt. Mais avec l'année que j'ai passé, je n'avais pas beaucoup d'autre choix.
Putain, j'y ai cru. Vraiment.