On croit rêver.
Alors aujourd'hui, c'était les résultats des projets des mutations.
C'est pas possible, quelque chose là haut m'en veut, je ne sais pas quoi, j'ai du être très méchante dans une autre vie.
Impression que le sort s'acharne.
Je suis dégoûtée, triste, attérée, démolie et en colère.
Après deux ans sacrifiés dans collège atroce, à 400 kilomètres de chez moi, on m'accorde bien une mutation dans ma région d'origine. Cool.
Mais on m'accorde une mutation sur un voeu en extension (autrement dit que je n'ai pas choisi), en Zone de remplacement (autrement dit je n'ai pas de poste attitré, je peux faire des remplacements ponctuels ou être sur plusieurs établissements) dans un département rural à 90%, que je n'ai pas demandé, autour d'une ville située à 2h30 de voiture de ma Petite-Ville-de-Province.
Je n'ai pas de voiture, je n'ai pas le permis.
Ca veut dire encore un an ou plus loin de mon Boyfriend, de mes amis, de ma ville, à faire des aller-retour le weekend, sans stabilité financière, géographique. Et psychique.
Sans pouvoir vivre la vie de couple dont je rêve. Sans pouvoir commencer à guérir de ce mal de vivre qui me ronge depuis petite.
J'ai commencé à faire des projets avec Boyfriend, à redécorer "notre" appart, à penser à "notre" futur. Tout à coup, tout s'écroule.
Ca c'est dans le meilleur des cas.
Dans le pire des cas, c'est que je ne peux pas me rendre sur mon lieu de travail. Que je suis obligée de refuser ou d'abandonner le poste. Que je perds ainsi un concours, plusieurs années d'études et deux ans de sacrifices.
Je commence une nouvelle bataille. Quand certains, avec moi à l'IUFM à Petite-Ville-de-Province il y a trois ans, ont obtenu un poste dans la ville même dès la première année.
Dites-moi QUAND le système arrêtera de s'acharner sur moi. Quand on m'accordera enfin une vie tranquille.
J'avais fait les bons voeux, envoyé des dizaines de pièces justificatives, j'avais de l'espoir. Je commençais à imaginer ma nouvelle vie.
A peine je finis mon combat pour ma survie à Jurassic Park que je dois en entamer un autre.
Jamais ça ne s'arrête.
Alors je recommence, à envoyer des mails et à passer des coups de fil dans tous les sens. A renvoyer des justificatifs, des courriers... J'ai très peu d'espoir. Si ce projet passe, je serais dans l'obligation d'abandonner. Je ne pourrais plus. Je refuse d'être encore trimballée une année de plus à droite à gauche selon le bon vouloir de l'Education Nationale sans aucune considération pour ma vie personnelle. On m'a jamais dit que ça se passerait comme ça. Moi qui était si fière d'avoir eu mon concours, moi qui suis toujours si fière de parler de mon travail et si passionnée. Année après année, vous me punissez. Vous me détruisez.